• Bébés nageurs... Vexin/Mantois

     

     

    La GALIOTE

    COCHE d' EAU

    ROLLEBOISE - POISSY

    Yvelines 

      Ou

    Les dessous d'un moyen de transport par eau

     Capture-coche-eau.PNG

    Depuis quand existait la Galiote ?...

    Madame la Duchesse d'Enville,

    veuve d'un Duc de la Rocheguyon

    dans son "aveu" de 1771 dit :

      " J'ai droit et suis en possession de temps immémorial

    d'avoir en port de ROLLEBOISE pour voiturer

    dudit port à celui de POISSY

    les personnes et marchandises qui se trouvent

    à mondit port de Rolleboise

    ....  j'ai deux galiotes à mon port de Rolleboise...

    pour porter au marché de Poissy

     les veaux et autres marchandises... "

     

    La Galiote  ou Coche d'eau

    était confortablement installée :

    40 places au SALON à 2 F

    34 places dans les deux cabinets à 1,50 F

    et 15 sur l'impériale à 1,25 F

      Elle était attelée à 4 vigoureux chevaux

    qui couraient une grande partie du trajet

    sur le chemin de halage. Relais à Rangiport 

    Moyen de transports des nourrices Normandes

     qui "soignaient" les enfants  de Paris...

    A chaque descente, chacune reprenait deux enfants,

     les siens ou ...d'autres ! 

    D'où l'expression :

    " Il a été changé en nourrice"...  

    voir ci-dessous le sort des pauvres nourrissons 

    Capture-bebe.PNG

     Puis, au XVIII° la galiote était moins confortable,

    témoignage de Ménard 

     Voyage de  Paris à La Roche-Guyon

    " La galiote nous reçut

    Dans laquelle bien fort il pû(e)

    A cause de mainte nourrice

    Qui dessous son cotillon pisse

    Et dont l'enfant disant papa

    Dedans sa couche fait caca  "

     

      Départ à 8 heures du soir de Rolleboise,

    arrivée à 5 heures à Poissy

    9 heures à l'aller, cinq heures au retour, par le courant.

    Relais à Rangiport ( Gargenville)

     Capture-rangip.PNG

      Pendant la Révolution le grain allait à Paris

    Le 8 Thermidor An II : deux passagers de

    la Galiote URSULE furent noyés.

    Le Préfet organisa alors désormais

    pour la sécurité des "visites", dont

    celle de la SOPHIE le 16 juin 1820

    réclamée par les voyageurs effrayés

    qui doutaient de sa solidité...

     

    le Maire dut aussi faire face à la concurrence sauvage des

    aubergistes, cabaretiers, gaillotiers, bateliers,

    entrepreneurs de voitures, et à toute personne

    par ordonnance du 25 juillet 1805

    " Le maire fait défense à ... d'aller au- devant des voyageurs"

     

    A chaque arrivée, Poissy ou Rolleboise,

    un service de voitures prend le relais

    Rolleboise :  2 Fourgons à 5,25 F pour Evreux et Rouen

    et 2 guinguettes à 8,50 F la place

    Poissy : 12 cabriolets à 1,50 F pour Paris

     

    Chaque Galiote payait un droit fixe de 6 F, et

    chaque batelet payait 1 F pour le même voyage.

    ROLLEBOISE

    qui tire son nom des bois que l'on roulait du haut de la colline

    était alors à son apogée...

      jusqu'aux débuts du Chemin de Fer

     

    Ces renseignements sont tirés de "La Vie rurale en Vexin et Mantois au XIX°

    d'Eugène BOUGEATRE - 1927, édition 1971, Meulan.

     

    Voici la définition de notre Historienne locale

     contemporaine dans Projet Babel

    Madame Madeleine Arnold -Tetard

      http://projetbabel.org/fluvial/g.htm

     

    Pauvres petits bébés Parisiens...

     

    Galiote de Seine

    :bateau qui transportait autrefois les nourrices

    depuis Poissy jusqu'à Rolleboise via Meulan et Mantes-la-Jolie.

    Voici ce que nous en a aimablement communiqué

    Madame Madeleine Arnold Tétard, ancienne Archiviste de la ville de Meulan :

    "La galiote faisait la navette entre Poissy et Rolleboise.

     C'était le bateau qui transportait les nourrices de Seine et Oise

    à raison de plusieurs bateaux du même type qui naviguaient sur

     la Seine trois mois par an. Elle faisait régulièrement le transport

    de 80 à 150 personnes sur le fleuve et ce depuis 1695

    où elle fut affermée pour 12 setiers d'avoine (!)

    au gouvernement de Mantes.

     
    Pendant le voyage beaucoup de nourrissons mouraient

    avant même d'arriver au lieu de leur mise en nourrice -

     bien souvent la proche Normandie -

    à cause de la promiscuité, du manque d'hygiène,

    des nourrices qui se disputaient, de la longueur du voyage,

     du fait aussi qu'elles avaient plusieurs petits sous leur coupe, etc...

    Les registres paroissiaux des villages où la galiote

    accostait sont truffés de morts de ces enfants

    âgés de 2 - 3 - 8 jours à peine, parfois un peu plus...

     
    Les nourrices partaient de Paris, où les bourgeois déposaient

    les petits au Bureau des nourrices, et arrivaient à Poissy

     dans un coche qui s'y arrêtait. De là, elles prenaient

     la galiote jusqu'à Rolleboise pour ensuite

    s'égayer dans la nature dans tous leurs villages

     d'origine, parfois à pied, en voiture chaotique, à dos d'âne etc..."

     

     

    Ce superbe site dédié à la navigation fluviale

     d'où provient le texte ci-dessous : 

    http://www.pnich.com/histoire.htm 

     

    Les transports de voyageurs
    Les coches d'eau - Les vapeurs

    Lieu d'activité et de vie intense, la rivière est aussi un lieu de contacts humains étroits et prolonges à l'occasion des longs voyages en coche d'eau où sont mêlées toutes les classes de la société.
    Le coche d'eau est le moyen de transport le plus utilisé par les voyageurs.

    Au XVIIème et au XVIIIème siècles, la plupart de nos rivières navigables et de nos canaux possèdent des services réguliers de coches d'eau halés par des chevaux, départs et étapes sont fixés par des horaires, le prix et les conditions du voyage sont affichés. Cependant, on possède de nombreux récits qui nous montrent que malgré cette réglementation, le voyage en coche restait une aventure.

    Les rivières ont connu une des toutes premières formes du machinisme, avec le bateau a roues à aubes à vapeur.
    Le bateau à roues joue un grand rôle dans la vie économique pendant un court espace de temps.

    Dès 1825 des compagnies se créent sur la plupart de nos grandes rivières, pour l'exploitation de bateaux à roues; elles assurent le transport rapide des voyageurs et des paquets et prennent la place des coches d'eau.

    Elles disparaissent à leur tour à partir de 1850 devant la concurrence du chemin de fer qui se généralise et devance la canalisation systématique des rivières. Le bateau à roues caractérise l'époque du romantisme bourgeois qui voit naître le "tourisme".  
     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    kas
    Lundi 27 Août 2012 à 20:59
    kas

    avec la mode des bébés nageurs

    la Manaudou, elle a qu'à bien se tenir !

    2
    Lundi 27 Août 2012 à 21:11
    biker06

    Hello Sittelle

    Le bateau à roue à aube ! pour un peu , on se croirait en Louisiane ... hi hi hi

    bisous

    pat

    3
    Lundi 27 Août 2012 à 21:22
    Philibert

    Je ne connais pas du tout ces galiotes!

    Bonne semaine à toi. 

    4
    Lundi 27 Août 2012 à 22:52
    erato

    Un billet passionnant .Je connaissais un peu ce système de nourrices .C'est horrible de confier son petit en sachant qu'on ne le reverra pas peut-être. Je suis effarée du manque d'hygiène. Merci pour les liens .Belle soirée, bises Sittelle

    5
    Mardi 28 Août 2012 à 09:42
    Jean

    Une époque dont nous ignorons vraiment tout.....

    C'est interessant.
    Bonne journée

    Jean

    6
    Mardi 28 Août 2012 à 09:52
    sittelle

    Heureusement elles n'existent plus ! mais des bateaux-bus seraient bienvenus sur la Seine ! Bonne rentrée !

    7
    Mardi 28 Août 2012 à 09:55
    sittelle

    L'élevage... des nourrissons parisiens étaient un bon secteur économique au XIX°; ici il y avait un grand nombres de nourrices;  pauvres petits... merci Andrée, bises 

    8
    Mardi 28 Août 2012 à 09:57
    sittelle

    Et sans canard gonflable ! 

    9
    Mardi 28 Août 2012 à 09:57
    sittelle

    Mais oui, les Américains n'ont rien inventé ! j'ai des preuves, en photos... d'époque !!!  bisous, bonne journée Pat

    10
    Mardi 28 Août 2012 à 10:26
    patriarch

    Je connais ainsi un peu mieux la contrée... Merci. belle journée

    11
    Mardi 28 Août 2012 à 14:40

    coucou c'est bien dommage que ces bateaux n'existent plus  ce serai bien d'en revoir  bisous

    Marcel

    12
    Mardi 28 Août 2012 à 15:44
    Jackie

    Quel article Sittelle !!!

    Merci

    Bises

    13
    Mardi 28 Août 2012 à 20:25

    passe une belle fin de journée

    Bonne nuit ,fais de beaux rêves!
    14
    Jeudi 30 Août 2012 à 08:44
    Jean

    Un p'tit bonjour

    Jean

    15
    Jeudi 30 Août 2012 à 09:05
    sittelle

    Merci Linda; encore impossible ce matin, d'entrer un commentaire chez toi; les lignes des coordonnées sont inactives... Bises, bonne journée ensoleillée !

    16
    Jeudi 30 Août 2012 à 16:36
    cagou

    un ptit bonjour du nord!

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    17
    Lundi 3 Septembre 2012 à 11:27
    latil

    J en sais un peu plus sur les transports au XVIII et XIX eme siécle. C est incroyable de constater avec quelle désivolture les nourissons étaient traité: pas étonnant qu il en soit mort beaucoup. Encore heureux qu ils ont été enterrés, on en a au moins la trace. Les voyages, j en ai parlé avec mes parents autrefois, c était aller voire la famille, sauf une fois dans leur vie pour le voyage de noces, parfois écourté parcequ elle s enuyait de sa maman et lui de ses cochons.

    Bonne journée Sittelle

    Latil

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :