• Insolite... disparu dans le cassetin aux apostrophes


    Un métier, un art, des misères
    et un argot bien à lui

    DEVINETTE

    un peu ...

    ...   floue ? nostalgie, regret ... non, c'était bien pénible mais si intéressant !



    moins floue, précisions...





    ça  vous éclaire  ?


    Fierté de la Fonderie Française, ces Maitres Fondeurs étaient les grands créateurs
      de polices  françaises  prestigieuses, élégantes
    Ici,  les décorations sont les seuls caractères
    typographiques impossibles à distribuer dans les casses
    et  bien galère à reconnaitre, et à l'envers bien sûr

    Un grand métier  disparu...la TYPOGRAPHIE


    Le   Singe   : compositeur-typographe

    Oui,  ce singe  est si habile à composer !
    dans le composteur, ligne justifiée, de gauche à droite, et  tête du caractère vers soi.
    le caractère a un oeil et  aussi un pied...
    toujours faire et défaire
    (distribuer : ranger les caractères dans les casses après l'impression.)

    on va toujours trop vite, vite, vite, le client est pressé...
    et v'lan, voilà la cause de la COQUILLE, l'ennemie sournoise
    la compo est ficelée, mise sur le marbre pour la mise en page dans le chassis
    si on a besoin prochainement de la compo, on la garde sur une galée, c'est la conserve


    Cassetins; ici  frontière entre hauts de casse et bas de casse !
    les chiffres sont juste là. Il manque toujours quelque chose...
    où sont les" ", -, %,,;;;....:::!!!§§§  ?

    et  l'esperluette, elle est mignonne, non ? 
    &   abréviation, sorte de" sténo" latine : "  et  "
    (les scribes abrégeaient eux aussi )


    Hauts de casse : capitales
    Bas de casse : miniscules
    plus les signes de ponctuation, les chiffres,
    les blancs, les espaces ( qui sont féminines en typo), j'en oublie !

    De nos jours, il  manquerait  ceci :
    @ c'est de la  " sténo "  latine aussi:  ad : vers, à , chez
    c'est pour cela que les Grands-Bretons prononcent    " at "


    une antiquité  :   Police Gransjean    1714



    Comme c'est lourd ;  musculation,   maux de rein
    Le rang conserve les polices dans les casses
     - une casse par corps... 6, 8, 10, 12 ... jusqu'à 60 points
       Il y a 2 356 points typographiques français dans un mètre 
    les points anglais ou américains... pour la facilité, ont des valeurs différentes
    -               par graisse, ( maigre, demi-gras, gras) italique
    les grands caractères en plomb, c'est trop lourd :  pour les affiches, on les prend  en bois





    Visitez l'Imprimerie Nationale : toute l'histoire de l'imprimerie depuis la presse de Gutemberg




    Les rouleaux ...  vous croyez qu'il se lavent tout seuls ?
      oui, mais depuis assez peu de temps , tout compte fait
    La peau, les ongles prenaient des couleurs suivant les goûts des clients


    Ah, précision l'encre : pas en flacon... en pot, bien épaisse...
    on la rallonge avec de l'huile, ou du siccatif, ou ...secrets de conducteur...



    Les couteaux : on cherche par mélanges, pesage, casse-tête  LA BONNE COULEUR ...
    c'est bon à l'impression,  mais plus après séchage, le client pas content,
    la couleur a plombé., le papier trop acide,
    séchage en surface, pas en profondeur, etc ...
    On refait !



    Les imprimeurs ne  voient pas les couleurs comme les peintres, alors ... discussions !
     Le papier lui aussi a son mot à dire, du bon papier !




    Un imprimeur digne de ce nom n'utilisait que cette marque :
    la Rolls, non la Mercedes, puisqu'elle était allemande



    Dans notre atelier artisanal et familial, il y a avait deux singes en la même personne
    le Singe : le Patron, ça c'est un terme d'argot commun à tous les métiers

      "  Il pleut !  "  =  " 22  "   =    alerte  

    et le Singe : le compositeur-typo

    Notre Singe-Singe composait, conduisait, massicotait,
    ( combien de doigts sont  restés sur la table du massicot ? pas chez nous ... sécurités !),
    corrigeait les fautes de français des clients, souvent malgré eux (certains  y  tenaient ...)
    et livrait  les imprimés quand c'était vraiment trop lourd ( pour moi !)



    et la COQUILLE ?

    Certaines sont célèbres :
    Vengeresse
    (il devait y avoir un contentieux avec ce fabricant d'encre )

    "Ces excellents produits sortent des urines de M. Lorilleux"

    Latiniste
     " Aves, Caesar
    Te morituri salutant "

    un simple   S   transformant les troupes de Jules en volailles, 
    (vengeance d'Alésia ?)
    Ce  typo était  - il  de  Gergovie ?

    Poétique
    " Et  Rose, elle a vécu ce que vivent les roses,
    L 'espace d'un matin  "

    Malherbe ( Ode à Duperrier  sur le mort de sa Fille )
    avait écrit :
    " Et Rosette a vécu ..."
    merci au typo   ( Lyonnais peut-être )


    Le Maître Imprimeur dès la Renaissance bénéficiait d'une grande considération.
    Il  avait le privilège de pouvoir porter l'épée
    Il savait, lire, écrire, composer des textes écrits puis imprimés et diffusés
    Textes catholiques, mais aussi protestants, philosophiques,
      liberté d'expression et de pensée ... certains ont payé de leur vie

    comme  Etienne DOLET, PENDU  puis BRULE
    sous le prétexte d' avoir   rajouté   à la fin de cette phrase de PLATON

     " Après la mort, tu ne seras plus rien   du tout  "

    De nos jours, on ne brûle plus les imprimeurs,  mais ... certains peuvent aller à la faillite ou au suicide...
    tout simplement pour avoir "  pris   un   bon  bouillon   "

    Et  en argot des imprimeurs

    Le typo écoeuré parfois de ce métier... quittait son Singe en  s ' écriant

      "  Terminé, je prends la porte.  Je m'en vais ch..r  dans le cassetin aux apostrophes !"

    et  courait vite  brûler un cierge  à l'autel de son Saint Patron
    Saint Jean Porte Latine

    P. S.

    Mauvaise typo  : J'ai corrigé deux coquilles , après parution !!!    tous à la pêche !


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 5 Août 2009 à 00:44
    Jackie
    Merci sitelle, j'ai eu un grand plaisir à parcourir ton article, mon père était maître imprimeur.
    ça m'a fait chaud au coeur de retrouver tout l'univers de mon enfance.
    Bonne nuit
    Jackie
    2
    Mercredi 5 Août 2009 à 06:27
    sittelle
    Alors, je suis contente ... c'est tout un monde qui a disparu dans l'indifférence totale, alors qu'il est le début de la diffusion des idées, des connaissances. C'est peut-être les encres qui donnent envie de peindre... Bon réveil à toi, ce matin , merci
    3
    Mercredi 5 Août 2009 à 06:48
    sonja
    Bonjour
    Histoire de topographie... une foule de renseignements sur l'imprimerie de l'époque.
    Le changement a allégé le dos des travailleurs dans la partie. Dur métier tout de même. C'était tout un art à une certaine époque. Et si difficile me semble-t-il...
    Merci pour cette page de renseignements
    Bonne journée
    4
    Mercredi 5 Août 2009 à 07:03
    sittelle
    C'était encore... il y a 7 ans ( une partie de l'atelier imprimerie, il y avait d'autres techniques) mais la typographie était de loin la plus belle et authentique ! merci de cette visite, bonne journée !
    5
    Mercredi 5 Août 2009 à 07:06
    sonja
    Oups... j'ai écrit topographie au lieu de typographie... matinale étourderie
    6
    Mercredi 5 Août 2009 à 07:30
    sittelle
    Suis réveillée depuis ... et je n'ai rien vu ! il y a de la brume ce matin !!!  merci !
    7
    Mercredi 5 Août 2009 à 07:46
    kasimir
    Tout d'abord bravo de tenir un rythme aussi soutenu et aussi régulier dans tes publications !
    Leur intérêt est toujours nouveau, inattendu et cela nous tient en haleine et pleins de curiosité.
    La vision que tu nous donnes de ton métier perdu est chaleureuse. Dans mon quartier du XXme, il y avait plusieurs imprimeurs, petits ou grands, et j'étais très attiré par ces puissantes machines. Quel art se cachait dans tous ces lieux !

    Tu es toujours aussi parfaite dans le maniement des couleurs de ton texte : c'est clair, facile à lire, léger, frais, harmonieux, gai, tellement bien assorti !
    Sûrement en rapport avec le métier dont tu nous parles : les encres... le mystère des couleurs, de leurs transformations : l'effet produit pouvant être différent.

    J'ai eu un immense plaisir à te trouver 2 petites erreurs (coquilles ?)
    esperluette : n'aurais-tu pas oublié un u ?
    minuscules   iiiiii !

    Les coquilles sont drôles, tellement humaines qu'elles en deviennent comme des bijoux ! Mais je n'ai pas compris pourquoi "vengeresse" ?

    Bise à l'imprimeuse !
    8
    Mercredi 5 Août 2009 à 07:56
    sittelle
    Merci Kasimir ! c'est un trop et tout petit hommage à la vraie " imprimerie ", humaine, artistique, qui vit et sent l'encre et le papier !
    Paris avait ton quartier, oui, où les artisans sont encore nombreux,
     et la rive gauche, où a travaillé mon mari comme salarié ( rue des Grands Augustins entre autres). Il y avait 4 000 imprimeurs en 1970 !   Oui, merci, je corrige tout de suite la poulette; j'ai rajouté un T à 7 h à "quitTer" !  pour "vengeresse" ... ah la la, si tu savais, les encres... sujet sensible pour l'impression.
    J'aurais dû rajouter " Faire bonne impression avec un bon caractère "  et  "Le papier ne refuse pas l'encre " !!! on peut imprimer tout ce que veut le client, même des C....es, pourvu qu'il honore la facture !
    9
    Mercredi 5 Août 2009 à 20:40
    c'est bien de faire vivre tout ça, ne serait-ce qu'en souvenir et par blog...mais c'et un art!
    et c'est beau
    10
    Mercredi 5 Août 2009 à 21:10
    sittelle
    C'est bien le mot, Marie-Jo ! presse-bouton ... merci de ton message si compréhensif.
    Mais je crois que pas loin de chez vous, à Ambert, on peut revoir tout ces métiers " en conservation " !  Merci, Bonne soirée tranquille !
    11
    Mercredi 5 Août 2009 à 21:11
    sittelle
    Merci Catherine, oui la typo était belle !  très bonne soirée à vous
    12
    Mercredi 5 Août 2009 à 22:31
    stitelle

    Difficile et beau métier ! il restait souvent peu de temps pour s'occuper des enfants ! mais ils aimaient l'odeur de l'encre... bonne nuit, merci de votre visite !

    13
    Jeudi 6 Août 2009 à 00:01
    si "tu" veux jouer au vert, c'est pas compliqué: tu mets sur ton blog quelques photos de vert ! du vert que tu veux, avec les explications qui te conviennent, et si tu ne le fais pas, le ciel ne te tombera pas sur la tête... je n'ai pas eu le temps de mettre les adresses de blogs "verts" qui ont paricipé ou qui vont le faire...mais je vais m'y mettre !et si on a plein de choses en commun, c'est sympa...
    14
    Jeudi 6 Août 2009 à 08:13
    Très intéressant comme reportage. Une coquille  : L 'espace
    15
    Jeudi 6 Août 2009 à 09:14
    sittelle
    O K, Nadia-vraie m'en avait parlé, il y a un mois, en parlant de Tag ??? je n'avais pas compris, j'étais débutante !  vert, ça me plait également, j'ai fait Bleu après Jackie !
    Vivent les couleurs !  à bientôt, merci...
    16
    Jeudi 6 Août 2009 à 09:24
    sittelle
    ... Kriss, là, je sèche ... est-ce pour le genre de l'espace ? une espace en typo, j'ai revérifié dans les bouquins de mon mari; dites-moi ce que je dois corriger, merci !!!
    17
    Jeudi 6 Août 2009 à 10:17
    Visuellement il semble y avoir un espace entre le "L" et l'apostrophe... et justement ce problème d'espace sur ce mot me semblait fort intéressant... (sauf si mes yeux m'ont joué un tour)... 

    Par contre il y a une coquille à ne pas faire au mot "coquille"... je te laisse chercher... :(
    18
    Jeudi 6 Août 2009 à 13:43
    sittelle
    Ah, oui je sais : je fais exprès de mettre une espave où normalement il n'y a en a pas, tu as raison, en typo . Parce que ces caractères électroniques me semblent mal adaptés à la lecture, ils sont mal dessinés à mon avis !  et je pense aux gens qui voient mal ou peinent sur l'écran; fond très sombre en plus ...
    Je crois que la période photocomposition ( 1985 environ) a commencé à faire la fortune des opticiens, qui se sont multipliés et reproduits entre eux... la mode était petits caractères, chics, maigres. Si tu prends des livres imprimés avant 1960, pas besoin de lunettes, ça se lit tout seul. Bon, c'est mon avis !  qu'en penses-tu ?
    19
    Samedi 31 Juillet 2010 à 07:47
    sittelle

    Je suis allée acheter du matériel à l'Imprimerie Nationale pour notre entreprise; c'est un Etablissement Public, dont ouvert à chaque citoyen ... il suffit de demander; c'est un Conservatoire de Patrimoine National et se visite aux Journées du Patrimoine...

    20
    MJo
    Mercredi 26 Septembre 2012 à 21:16
    MJo

    Les métiers les plus innatendus peuvent être passionnants... Un métier pénible sans doute... mais un métier beau et noble... pas un métier presse-bouton comme il y en a tant de nos jours.
    Ton article est trés interressant, on sent la passion derrière ces lignes. l'odeur de l'encre, la qualité du papier, on s'imagine dans l'atelier !
    Merci Sittelle, bonne soirée

    21
    muret
    Mercredi 26 Septembre 2012 à 21:16
    muret
    Merci vivement pour cet article qui m'a permis de replonger dans mon enfance. En effet, mes parents étaient imprimeurs.
    22
    Le Jan
    Mercredi 26 Septembre 2012 à 21:16
    Le Jan

    Bonjour.

    Sympa le site mais beaucoup d'infos fausses.

    Notamment que ce n'est pas l'imprimerie nationale (qui ne visite pas!) mais le musée des arts et métiers.

     

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